Des poignées d’amour, un bourrelet au ventre, quelques vergetures au niveau des cuisses et des fesses moins fermes qu’on le souhaiterait… Après l’hiver arrive le moment des bains de mer et avec lui, la tant redoutée épreuve du maillot de bain. «Même à l’époque où je n’avais pas de complexes, j’ai toujours eu du mal à me mettre en maillot», confie Laurianne, 36 ans. Mais après sa deuxième grossesse, les choses se sont compliquées. Malgré un indice de masse corporelle dans la norme, la jeune femme n’envisage pas de se mettre en deux pièces sur la plage cet été.
Plus d’une femme sur deux ayant une corpulence normale estime avoir du poids à perdre pour se sentir bien en maillot cet été
Sondage Ifop
Un cas loin d’être isolé. Selon un récent sondage Ifop, plus d’une femme sur deux ayant une corpulence normale estime avoir du poids à perdre pour se sentir bien en maillot cet été. Un phénomène que Jeanne Duclos-Lavagne d’Ortigue, psychologue spécialisée dans l’image corporelle, explique par un mécanisme psychologique: la distorsion cognitive, une sorte de mauvaise interprétation de notre environnement. «Il y a un écart trop important entre les corps montrés dans les publicités et la réalité, constate la thérapeute. Les gens pensent que pour pouvoir montrer leur corps, ils doivent ressembler aux mannequins que l’on voit partout», poursuit-elle.
S’assumer plutôt que maigrir
Alors comment sortir de cette injonction sociale? Selon Jeanne Duclos-Lavagne d’Ortigue, «l’important c’est de s’assumer comme on est». Plus facile à dire qu’à faire. Mais quelques astuces peuvent aider. «Il faut moins se regarder dans le miroir et quand on le fait, s’obliger à valoriser une partie de son corps. Il est également nécessaire de sortir de la comparaison car tous les corps sont différents», explique-t-elle. «Il faut cesser de culpabiliser et arrêter de penser que l’on a le corps que l’on mérite, ajoute Thibaut de Saint-Pol. Il ne suffit pas de bouger et de manger équilibré pour maigrir. Il y a également des facteurs hormonaux et physiologiques qui interviennent».
«Il faut moins se regarder dans le miroir et quand on le fait, s’obliger à valoriser une partie de son corps»
Jeanne Duclos – Lavagne d’Ortigue, psychologue
Et pour Jeanne Duclos-Lavagne d’Ortigue, hors de question de faire un régime dans le seul but de rentrer dans son maillot de bain: «Il ne faut pas réfléchir au gré des saisons car sinon on répond aux injonctions sociétales et non à nos besoins personnels. Il est préférable de travailler sur l’estime de soi et se rappeler que la notion de bonheur ne se mesure pas à la taille de ses cuisses», souligne-t-elle. Pour cela, la psychologue conseille de «lister deux ou trois valeurs qui nous importent le plus et d’essayer de mener des actions au quotidien pour les renforcer et ainsi se recentrer sur ce qu’on est». Et d’ajouter: «Il faut être bienveillant avec soi-même et aussi être bien entouré». Et quand se dénuder devient une souffrance, quelle que soit sa corpulence, il peut être nécessaire de se faire aider par un spécialiste.