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Cytomégalovirus, toxoplasmose…5 infections dont il faut se protéger pendant la grossesse

NOS CONSEILS SANTÉ – Tour d’horizon de quelques infections qui, bien que rares, peuvent gravement affecter le fœtus.

Cytomégalovirus, toxoplasmose, listériose, rubéole, varicelle… Si elles sont contractées pendant la grossesse, ces infections présentent des risques pour la mère comme pour l’enfant. Heureusement, elles sont rares et surtout facilement évitables. Voici une liste (non exhaustive) de cinq infections contre lesquelles il faut absolument se protéger avant et pendant la grossesse.

 

1. Le cytomégalovirus, un virus fréquent qui se transmet au contact des jeunes enfants

C’est un virus extrêmement répandu – près d’un adulte sur deux a déjà été infecté – qui passe inaperçu, sauf quand il touche une femme enceinte. Dans la grande majorité des cas, il n’aura aucune incidence sur le fœtus. Mais plus rarement (4%), il peut provoquer d’un décès in utero ou néonatal précoce. Si la grossesse arrive à terme, 9 fois sur 10, l’enfant sera exempt de tout symptôme. Mais dans environ 13% des cas, l’infection peut être à l’origine d’une surdité ou de séquelles neurologiques. Cette infection n’est pas si rare: environ 3400 enfants naissent infectés chaque année, selon un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) publié en 2018.

Le cytomégalovirus se trouve dans toutes les sécrétions corporelles, en particulier dans la salive. Il se transmet le plus souvent par contact avec les jeunes enfants. Pour éviter l’infection, «il est recommandé à toutes les femmes enceintes et leurs conjoints de se laver fréquemment les mains, et surtout après avoir changé les couches et mouché les enfants. Il est interdit d’embrasser les enfants sur la bouche, de partager des couverts et d’utiliser le linge de bain des enfants», met en garde le Collège national des gynécologues obstétriciens Français.

À l’heure actuelle, il existe des tests de détection du cytomégalovirus mais le HCSP a considéré en 2018 qu’il n’était pas judicieux de les prescrire de façon systématique aux femmes enceintes. Plusieurs raisons motivent ce choix, comme le fait qu’il n’existe pas de traitement pour le fœtus touché.

2. La toxoplasmose, un parasite pas seulement transmis par les chats

La toxoplasmose est une infection due au développement du parasite Toxoplasma gondii. Elle est bénigne, sauf pour les femmes enceintes chez qui elle peut avoir de graves conséquences (fausse couche par exemple). Près d’une femme infectée sur trois transmettra le parasite à son bébé. Dans 90% des cas, ce dernier naîtra sans symptômes. Mais dans les 10% restant, l’enfant pourra présenter des problèmes cérébraux ou visuels. Au total, 153 cas de toxoplasmose congénitale ont été recensés en 2017 en France, selon le Centre national de référence sur la toxoplasmose (CNRT)

 

«La toxoplasmose devient rare car notre alimentation est de plus en plus surgelée ou bien cuite, deux moyens de tuer le parasite.»

Pr Olivier Picone, gynécologue obstétricien à l’hôpital Louis Mourier à Colombe

Un test est effectué de manière systématique en début de grossesse afin de savoir si la femme a déjà été infectée. Si ce n’est pas le cas, le risque de contracter le parasite est plus élevé. Mais cela reste heureusement très rare. «La toxoplasmose devient rare car notre alimentation est de plus en plus surgelée ou bien cuite, deux moyens de tuer le parasite», rassure le Pr Olivier Picone, gynécologue obstétricien à l’hôpital Louis Mourier à Colombe (Hauts-de-Seine) et président du Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse. Car contrairement aux idées reçues, la toxoplasmose ne se transmet pas uniquement pas le contact avec un chat. Le parasite contamine aussi d’autres espèces de vertébrés à sang chaud comme le mouton ou encore le porc.

Pour limiter le risque d’infection, il est recommandé de ne pas manger de viande crue ou peu cuite, d’éviter les viandes fumées ou marinées à moins qu’elles aient été bien cuites, de laver très soigneusement les légumes, fruits et herbes aromatiques. Pour les femmes enceintes qui possèdent un chat, il est possible de le garder mais il faut lui interdire l’accès à la cuisine, faire changer sa litière par quelqu’un d’autre, limiter son accès à l’extérieur et ne lui donner que des aliments cuits, en conserve ou sec, selon la Haute Autorité de Santé.

3. La rubéole, mieux vaut prévenir que guérir

Autrefois très fréquente, la rubéole est une maladie virale très contagieuse qui a aujourd’hui quasiment disparu grâce à la vaccination. En 2014, l’Assurance Maladie n’avait comptabilisé que six infections maternelles, et deux nouveau-nés touchés par une rubéole congénitale. Outre un important risque de malformation si le virus est transmis au bébé (notamment avant la 12ème semaine de grossesse), la rubéole peut être à l’origine d’une surdité de naissance.

Cette infection est tout à fait évitable. Depuis le 1er janvier 2018, le vaccin contre la rubéole est obligatoire pour tous les nouveau-nés, en association avec ceux contre la rougeole et les oreillons. Pour les femmes désirant avoir des enfants qui n’auraient pas été vaccinées pendant leur enfance, «les vaccinations doivent être à jour avant la grossesse et devraient, dans l’idéal, faire l’objet d’une consultation antéconceptionnelle», conseille le Pr Picone.

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4. La varicelle, un virus pas anodin pour le fœtus

Autre virus contre lequel la femme enceinte doit se protéger: celui de la varicelle. On compte environ 500 femmes enceintes infectées chaque année, selon le ministère de la Santé. S’il est bénin lorsqu’il est contracté pendant l’enfance, ce virus peut, chez le fœtus, provoquer des malformations dans 1 à 2% des cas mais surtout des formes de varicelle néonatale (juste après l’accouchement) qui mettent la vie du bébé en danger.

«Il faut vacciner les adultes, en particulier les femmes, qui ne se souviennent pas d’avoir eu la varicelle.»

5. La listériose, des mesures d’hygiène contre la bactérie

La listériose est une infection due à l’ingestion d’aliments contaminés par la bactérie listeria. Elle a touché un peu plus de 600 femmes enceintes entre 1999 et 2011. Une fois que la mère a contracté la bactérie, cette dernière va déclencher une fièvre, des frissons, des maux de tête, des courbatures… Mais une fois dans le sang, la listeria peut «traverser le placenta, infecter le fœtus et provoquer un avortement spontané, une mort intra-utérine ou une naissance prématurée», explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Si un bébé naît avec cette infection, sa vie est aussi mise en danger.

Pour se protéger de la listériose, il convient de limiter la consommation d’aliments crus, mais aussi les fromages au lait cru (surtout à pâte molle), la croûte des fromages en général, les poissons fumés, les coquillages crus, le tarama et les produits carnés crus type charcuterie.

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